Depuis son lancement, Airbnb a bouleversé le marché de la location saisonnière en offrant aux particuliers une source de revenus supplémentaire. Mais derrière cette promesse se cache un risque croissant : le squat de logements proposés sur Airbnb. De nombreux propriétaires découvrent, parfois trop tard, que leur bien peut être occupé illégalement par des individus refusant de quitter les lieux.
Un phénomène en hausse avec l’essor des locations saisonnières
Les locations de courte durée connaissent une croissance continue en France, notamment dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon ou Nice. Cet essor attire aussi des squatteurs qui profitent :
- de la rotation rapide des locataires,
- du fait que les logements Airbnb sont meublés et immédiatement habitables,
- de la difficulté pour les propriétaires de surveiller leur bien à distance.
En 2024 déjà, plusieurs cas médiatisés ont défrayé la chronique : des hôtes Airbnb incapables de récupérer leur appartement après une réservation, transformée en occupation illégale.
Squat ou impayés : une frontière juridique floue
Beaucoup de propriétaires pensent que, via Airbnb, ils sont protégés par contrat. En réalité, il faut distinguer :
- Le squat pur et simple : une occupation sans droit ni titre après la fin du séjour.
- Le locataire indélicat : une personne entrée légalement via Airbnb mais qui refuse de quitter le logement.
Dans le premier cas, la procédure anti-squat s’applique (théoriquement rapide depuis 2023 et renforcée en 2025). Dans le second, il s’agit d’un litige locatif classique, qui peut durer plusieurs mois.
L’assurance Airbnb ne couvre pas tout
Airbnb met en avant sa Garantie Hôte qui couvre jusqu’à 3 millions d’euros pour les dommages. Mais la lecture des conditions révèle des limites importantes :
- L’occupation illégale ou prolongée n’est pas couverte.
- Les pertes de loyers ne sont pas remboursées.
- Les frais judiciaires liés à une expulsion ne sont pas pris en charge.
Autrement dit, un propriétaire dont le logement est squatté après une réservation Airbnb doit assumer seul les démarches et les frais.
Solution | Couvre les squats ? | Limites principales |
---|---|---|
Garantie Hôte Airbnb | ❌ Non | Exclut l’occupation illégale |
Assurance PNO classique | ⚠️ Rarement | Doit inclure une extension spécifique |
Porte anti-squat | ✅ Prévention efficace | Coût supplémentaire mais dissuasion maximale |
Les conséquences d’un squat sur Airbnb
Un logement squatté entraîne :
- une perte de revenus immédiate, parfois pendant des mois,
- des frais d’avocat et de procédure,
- des dégradations matérielles, souvent coûteuses à réparer,
- et un stress considérable pour les propriétaires, qui doivent gérer la situation à distance.
Certains témoignages évoquent des propriétaires ruinés après avoir mis leur appartement en location sur Airbnb sans prendre de précautions suffisantes.
Les solutions pour éviter le cauchemar du squat
Renforcer la sélection des voyageurs
- N’accepter que des profils vérifiés avec pièce d’identité et historique positif.
- Refuser les longues réservations suspectes effectuées à la dernière minute.
- Rechercher les signaux d’alerte comme les réservations de longue durée effectuées à la dernière minute ou l’absence d’historique sur la plateforme
Encadrer la location par un contrat
- Faire signer un contrat de location saisonnière complémentaire à la réservation Airbnb.
- Mentionner précisément les dates d’entrée et de sortie.
Sécuriser son logement entre deux séjours
- Renforcer les serrures et accès secondaires.
- Utiliser une conciergerie pour surveiller le bien.
Surveillance technologique et humaine
- Installer des caméras extérieures ou détecteurs d’ouverture.
- Prévenir ses voisins afin qu’ils signalent toute anomalie.
Règles de la maison claires
Les règles claires dès la réservation (durée, respect des lieux, inventaire, etc.) permettent de mieux encadrer le séjour et d’intervenir plus rapidement en cas de comportement suspect.
Airbnb et squat : que dit la loi en 2025 ?
La loi anti-squat de 2023, renforcée en 2025, prévoit :
- une expulsion accélérée des squatteurs, en théorie sous 72 heures,
- des sanctions pénales plus lourdes (jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende),
- une simplification des démarches pour les propriétaires. Mais dans les faits, de nombreux délais subsistent. Les recours et l’intervention des forces de l’ordre ne sont pas toujours immédiats, surtout dans les grandes villes.
L’avenir de la location courte durée face au risque de squat
- Les experts (dont AirDNA) estiment que le squat pourrait devenir un frein à l’essor d’Airbnb si les législations n’évoluent pas.
- Certains pays envisagent déjà de renforcer les droits des propriétaires pour éviter que des voyageurs occasionnels se transforment en occupants permanents.
- En attendant, la prévention reste la meilleure arme pour les hôtes.
La faille des contrats d’eau et d’électricité : un atout pour les squatteurs
L’un des aspects méconnus qui facilite le squat dans le cadre des locations Airbnb concerne l’ouverture des contrats d’énergie et d’eau. En France, il est aujourd’hui relativement simple de souscrire un contrat d’électricité, de gaz ou d’eau en fournissant uniquement une pièce d’identité et une attestation de domicile (qu’il s’agisse d’un bail, d’une quittance ou parfois même d’un simple justificatif temporaire).
Pourquoi est-ce problématique pour les propriétaires Airbnb ?
- Un squatteur peut rapidement transformer une location de quelques jours en occupation de plusieurs mois en s’appuyant sur ces documents.
- Les forces de l’ordre se retrouvent souvent désemparées face à des preuves administratives suggérant une domiciliation « officielle ».
- Le propriétaire doit alors entamer une procédure judiciaire longue et coûteuse, alors que le logement aurait dû être disponible pour d’autres voyageurs.
anticiper plutôt que subir
Louer son logement sur Airbnb reste une activité lucrative, mais elle n’est pas sans risque. Le squat de logements Airbnb est un problème réel qui peut transformer une source de revenus en cauchemar.
La meilleure stratégie reste préventive :
- Sélectionner ses voyageurs avec rigueur,
- Sécuriser son bien entre deux locations,
- Et investir dans des solutions physiques comme la porte anti-squat, qui demeure l’arme la plus efficace contre l’occupation illégale.